Novembre – décembre 2020 – Réfection de la sole

Pourquoi ces travaux ?

Le fournil et le four ont été restaurés entre 2004 et 2006. La restauration avait affecté 2 pierres de la voûte ainsi que la pierre d’autel. En ce qui concerne la sole, nous n’avions pas d’information et celle-ci, en fin des restauration, était dans un état acceptable.

En mai 2007 toutefois, 2 dalles étaient passées à travers sur le coté droit et une réparation avait été effectuée.

Depuis 2017, la sole se décompose lentement et une dizaine de dalles périphériques commencent à se disloquer. Nous savions depuis qu’il allait falloir changer la sole mais nous avons essayé de tenir le plus longtemps possible.

En 2020, nous avons défourné à plusieurs reprises des pains avec des morceaux de pierre sertis dans la croûte. Il était donc temps de passer à l’action et de refaire la sole !


20 novembre 2020 – élaboration d’un canevas

Le premier travail à faire est de prendre des repères dans le four. Tout d’abord déterminer un « milieu », entre la porte et le fond du four en face de l’entrée. Sur cette ligne médiane, la pente du four est mesurée et avec grande surprise, nous trouvons 0°, alors que nous nous attendions à au moins trouver 3°. Hélas, la modifier ne semble pas possible.

Un premier canevas en bois est placé au centre, aligné sur la médiane : la largeur de la sole est ensuite reportée tous les 10 cm.

Ce canevas est compété par des plaques latérales en carton, pour relever au mieux la forme du four qui s’avère peu symétrique.

A partir des cartons et du panneau central, un canevas en bois est réalisé pour représenter au mieux toute la surface du four : posé sur les futures dalles disposées sur un support plat, il est utilisé pour tracer le contour de la sole sur les dalles réfractaires.

Philippe se lance dans la découpe des dalles… mais s’arrête après 20 minutes d’effort sur une seule dalle ! Il va falloir trouver une autre machine car le travail est impossible avec la disqueuse dont nous disposons.


21 novembre – dégagement de l’ancienne sole

Les premières dalles de l’ancienne sole sont retirées avec précaution. Les dalles sont posées sur un lit de terre-sable lié avec de la chaux qu’il faut craquer au fur et à mesure. L’épaisseur n’est pas énorme : 5-6 cm maximum.

Nous constatons avec étonnement que les dalles présentent sur leur dessous une face toute lisse et des traces typiques faisant penser à des dalles en béton qui auraient été coulées sur une feuille de plastique. Contact va être pris avec l’architecte de la rénovation pour en savoir plus.

Une première donnée gênante se confirme maintenant : la voûte est bien entièrement déposée sur la sole. Il est donc impossible de retirer complètement celle-ci sous peine de voir la voûte s’effondrer. Une première fissure déjà présente dans la voûte s’est déjà agrandie d’1ou 2 mm.

L »ancienne sole est retirée sur toute sa partie centrale, en laissant un cordon intact tout autour sous la voûte. Le travail se déroule dans une atmosphère de mine : après quelques minutes, on ne voit plus à 30 cm tant il y a de la poussière. Le travail se fait à la frontale et quasiment au toucher.

Les masques covid sont bien utiles et on se rend compte après 1/4 d’heure que la poussière les traverse allègrement ! (Pourtant, la poussière est nettement plus épaisse qu’un virus !!!)

Sous la couche de terre-sable, on découvre un lit de briques déposées à même le socle en béton du four. A cause de la voûte qui reporte dessus, il est décidé de laisser ce lit de brique en place. Cela modifie le projet des couches que nous voulions placer sous la nouvelle sole : au vu de l’épaisseur qui reste disponible, seul du sable sera possible.

Des sondages sous la maçonnerie s’imposent maintenant avant d’aller plus loin et un croquis détaillé doit être effectué.


21 & 28 novembre – soutènement de la voûte

L’ancienne sole se prolonge sous la voûte jusqu’aux murs extérieurs. Pour soutenir la voûte, de petits piliers de briques sont placés par dessous, avec une couverture de béton. Le travail se fait en alternance, à droite au fond, puis à gauche près de l’entrée, et ainsi de suite.

Un premier jeu de piliers est placé et le travail est suspendu ce 21 novembre, durant une semaine, le temps que le béton prenne.

Le 28 novembre, reprise de la pose des derniers piliers et attente d’une nouvelle semaine.


5 décembre – pose de la nouvelle sole

Le béton a bien pris mais un dernier travail de disquage, dans le four même, avec la poussière qu’on imagine, s’avère encore nécessaire pour couper les derniers morceaux de l’ancienne sole qu’il a parfois fallu laisser comme support mais qui dépassent de 2 ou 3 cm.

Dans l’entremise, les nouvelles dalles ont été transportées et découpées à Molenbeek par une équipe de paveurs professionnels en 10 minutes !

Un lit de sable de rivière mélangé à 10 % de chaux est placé et damé sur le lit de briques. Les dalles sont progressivement placées et ajustées.


11 décembre – finition de la sole

Les dernières dalles sont placées : elles demandent des découpes très précises car on se retrouve au niveau de la porte.

Le travail se fait à certains moments à la bougie, la seule prise de courant disponible étant à ces moments-là dévolue à la disqueuse qui découpe les dalles !

La sole est terminée à 99 %. Il reste un espace entre la sole et la porte : 54 cm de large sur 3 cm sur 2 cm… Un béton réfractaire sera placé durant la semaine du 14 décembre. Du sable fin a été placé entre les dalles. De la farine, excellente à cette usage, lui sera adjointe dans les jours qui viennent.

Une petite semaine de dérhumage sera enfin effectuée, à la fois pour retirer l’humidité de la voûte et pour contribuer au séchage du sable sous les nouvelles dalles.


13 décembre – peaufinage…

Et voilà, c’était le jour de la farine 🙂